13-Amour éternel

Publié le par cartfield

Le soleil brille dans la campagne recouverte d'un superbe manteau neigeux.
Un agriculteur déneige les routes de son canton à l'aide de son tracteur équipé d'une lame.
Inévitablement il tombe sur le corps de Jonathan en boule sur le bas côté de la route. Ni une ni deux, notre villageois saute de sa monture et accours vers le corps inerte.
Il le secoue, retire son gant et place ses doigts au niveau de la carotide de Jonathan.
Le pouls est faible mais il est présent. L'agriculteur retourne Jonathan pour le réveiller et découvre le second corps ...
Vite il prévient son ami le médecin du village avec son portable..., il embarque les deux corps gelés dans son engin et fonce autant qu'il est possible au village.
Les secousses sortent Jonathan de sa torpeur, il est complètement désorienté mais sa mémoire lui revient rapidement
-Aurélie ! tente t-il de crier mais sa voix est complètement cassée et ses mots sont inaudibles
Il serre sa bien aimée dans ses bras et tente de la réchauffer, de la réveiller,
-Dieu tout puissant, s'écrie le conducteur, vous êtes réveillés jeune homme?,ne vous inquiétez pas je vous emmène au village tout proche, un médecin vous examinera...Comment va t-elle?
Retrouvant un peu sa voix : -Je ne sais pas, elle ne réponds pas, elle ne bouge pas ....
Les larmes montent aux yeux de Jonathan.
-et son pouls? tentez de le prendre....!
-je ne l'entends pas, oh mon dieu, faites vite, je n'entends rien...
-je fais de mon mieux, tentez un massage cardiaque, un bouche à bouche....
-attendez , attendez si je l'entends.... mais c'est très faible
-Dieu soit loué. Réchauffez là...lance l'agriculteur quelque peu soulagé
Jonathan presse Aurélie contre lui, lui parle à l'oreille pour tenter de la faire réagir mais rien ne se passe. Aurélie est à mille lieux d'ici.
L'agriculteur s'arrête devant le perron d'une vaste maison d'où un beau panache de fumée s'échappe de la cheminée
A l'intérieur le médecin dirige immédiatement Aurélie sur un lit , lui ôte ses vêtements humides.
-elle est en hypothermie, il faut la réchauffer en douceur. Séchons là et couvrons là avec ces couvertures. Vous jeune homme, changez vous et séchez vous également.
-Docteur?
ce dernier se tourne vers Jonathan
-suivez mes conseils jeune homme et...
Jonathan le coupe les yeux humides et interrogateurs
-elle va s'en sortir?
Le médecin arrête ses soins quelques secondes, s'approche de Jonathan et lui prends les épaules
-Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir. Allez vous réchauffer et vous reposer , elle aura besoin de vous à son réveil.
Deux heures plus tard, la maîtresse de maison apporte un bol de bouillon de légumes à Jonathan.
-tenez Jonathan voici de quoi vous redonnez des forces.
-merci madame, comment va t-elle?
-le docteur est à son chevet, nous ne pouvons la transporter à l'hôpital dans son état , elle est très faible mais sa température corporelle est remontée. Il faut attendre son réveil.
-je peux allez la voir?
-bien sur mais prenez ce bol de soupe avant.
Jonathan se lève et se dirige vers la pièce dans laquelle Aurélie dors. Le médecin sors de la pièce et pose sa main sur son épaule en le croisant
-je vous laisse avec elle
Du pas de la porte, Jonathan l'observe. Elle est si belle et semble si paisible. Doucement il s'approche et dépose un baiser sur son front.
Aurélie ne réagit pas.
Il caresse ses cheveux et son joli visage puis s'installe à son chevet.
Il glisse sa main sous les couvertures et enlace la main d'Aurélie dans la sienne. Il reste là songeur et inquiet...
Quelque instants plus tard, le médecin revient
-Puis-je vous parlez quelques minutes.
Ils sortent tout deux de la pièce et se dirigent vers le salon.
-Je ne veux pas vous cachez que son état est inquiétant, vous êtes restés tout deux longtemps dans la neige, pouvez vous m'expliquer un peu votre périple et me parlez un peu d'elle?
Jonathan raconte.
-Je vois, je comprends, elle a laissé énormément d'énergie ses derniers temps. Le fait de l'avoir recouvert de votre corps l'a sauvera peut être. A l'heure actuelle, je ne peux pas me prononcer, j'ai fais appel à des collègues et nous ne pouvons pour l'instant qu'attendre son réveil. De plus les routes sont impraticables.
Je lui ai posé une perfusion pour la réhydrater et la réalimenter un peu afin que son corps reprenne des forces mais il semble qu'elle soit très faible. Restez à son chevet et appelez moi si quelque chose se passe . Je vais repasser régulièrement et voici mon numéro de bip pour la nuit.
Je vais vous examiner également
-ce n'est pas la peine Docteur , je vais bien
-il faut nous en assurer, il faut que vous soyez en forme pour son réveil
-Très bien acquiesça Jonathan
Le soleil se faisait plus bas et la pièce devenait plus sombre. Aurélie n'avais pas bougé, son état était stable.
Jonathan pris un repas et entrepris de prévenir les parents d'Aurélie.
A l'énoncé du récit, sa maman fondit rapidement en larmes et c'est son père qui repris le combiné
-merci Jonathan, s'il te plait donne nous régulièrement des nouvelles, nous partons dès que possible pour vous rejoindre. Les routes sont paralysées par ici mais nous venons dès que possible.
Jean Pierre raccrocha et pris sa femme dans ses bras:
-Ne t'en fais pas, ça va aller, Aurélie est forte et elle est entre de bonnes mains...
Jonathan retourna au chevet de sa princesse, il pris une couverture, s'installa à ses côtés, et lui pris la main.
Malgré l'angoisse ,le sommeil l'emporta rapidement.
Ses rêves furent agités et il se réveilla soudainement.
Il lâcha la main d'Aurélie et plaça la sienne sur son front: elle était en sueur.
Sans perdre une seconde, il bipa le médecin.
En l'attendant, il pris un gant de toilette pour la rafraîchir.
Aurélie eut pour la première fois une réaction, elle tremblait et tentait de balbutier quelques mots
-Chut ma chérie, repose toi, tu as de la fièvre, le médecin arrive
-je.... t... aime chuchota t-elle
-Moi aussi je t'aime mon amour répondit il avec le sourire en l'embrassant sur le front. Mais reste calme, ne parle pas.. tu dois te reposer, le médecin arrive vite. Il va te soigner c'est un bon docteur...
-..... pardon....
-chuuut ma chérie, dis il en caressant tendrement son visage , tu n'as pas à t'excuser, tu es un amour, je t'aime et je suis bien avec toi. reste calme s'il te plaît mon coeur.
-.... d'accord... m...mon ... chéri...
Aurélie se calma et sa respiration fut plus calme
Jonathan épongeait son visage tout en lui souriant mais derrière ce sourire son inquiétude était grande. Aurélie était brûlante de fièvre...
Aurélie tenta à nouveau de s'exprimer
-je t'a..
mais une quinte de toux l'a pris
Jonathan la soutient du mieux qu'il pouvait. La toux était mauvaise.
-Chuut ma chérie, ... calme toi.... ça va passer mais calme toi... ne pense à rien... s'il te plaît repose toi. je suis là , ne t'en fais pas murmurait il avec tendresse.

15 minutes plus tard, le médecin entrait dans la chambre. Jonathan sortit pour laisser le docteur l'examiner.
Les minutes s'écoulent lentement, le tic tac de l'horloge résonne dans les oreilles de Jonathan qui fais les cent pas devant la chambre
Le médecin sors de la chambre, la tête basse, referme doucement la porte derrière lui.
-Suivez moi dit il d'un ton solennel
Jonathan s'installe dans le salon.
Le docteur s'assied , silencieux, avale une gorgée de tisane préparée par Madeleine la maîtresse de maison.
-Écoutez, il va falloir être fort Jonathan.... je ne vais pas vous cacher que votre amie est au plus mal...
Jonathan sentait le monde s'écrouler sous lui, il n'arrivait pas à sortir un mot.
Le médecin continua:
-Selon mon diagnostic, Aurélie a développé une pneumonie assez sévère. Je lui ai donné des antibiotiques et de quoi faire baisser sa fièvre. Elle se bat, son corps se bat mais elle est très faible...Je n'aime pas être pessimiste mais la nuit sera décisive, il faut se relayer pour la rafraîchir au maximum.
Jonathan était anéanti. Il se leva sans rien dire et se dirigea vers la chambre.
Aurélie était très fiévreuse et elle toussait beaucoup..
Toute la nuit Jonathan resta à son chevet, le médecin et Madeleine l'aidant pour l'éponger et lui administrer ses médicaments en perfusion.
5h: Jonathan prévient les parents d'Aurélie puis demande qu'on le laisse seul avec sa bien aimée
Il s'installe à genoux près de son lit, pose sa tête à ses côtés:
- Aurélie, ...je ne sais pas si tu m'entends mais... je veux que tu saches que je tiens énormément à toi. S'il te plaît, bats toi ma chérie, j'ai besoin de toi!
les larmes coulaient sur ses joues mais il continua
-Ce n'est sûrement pas le bon moment mais j'avais prévu de le faire sous peu, Aurélie, lorsque tu iras mieux , car tu iras mieux il le faut et tu dois me le promettre
Séchant ses larmes il se releva pour extirper de la poche de son jean un petit objet
-Lorsque tu seras sur pieds,
Il s'agenouille et prend la main d'Aurélie
-Ce n'est pas très romantique comme déclaration mais je t'aime, tu es sans nul la femme de ma vie. J'aimerai que tu deviennes ma femme et que nous vivions heureux ensemble
Glissant  la bague à son doigt
-Je t'aime ma chérie, ne m'abandonne pas. Nous avons encore pleins de projets à réaliser ensemble. Veux tu m'épouser?

Une larme coula sur le coin des yeux d'Aurélie et elle murmura faiblement
-Oui ...

Une semaine plus tard, toute la famille, les proches amis d'Aurélie et Jonathan étaient réunis.
Ce lieu, Aurélie y allait chaque fois qu'elle se posait des questions, elle l'avait fais découvrir récemment à Jonathan et lui avait promis de le ramener pour une chasse d'orage l'été prochain sur la montagne des trois croix.
Ce n'était pas encore l'été et pourtant ils étaient tous présent. Le temps était froid mais le soleil était au plus haut et réchauffait quelques peu les visages glacés par le vent de nord est.
Il ne restaient plus que deux personnes à s'exprimer. Raphaëlle pris la parole à son tour:
Aurélie a été une amie des plus dévouée et sincère que je n'ai jamais eu, elle était toujours là pour aider ses amis, ses proches, toujours là pour les soutenir. Sa priorité était qu'ils soient heureux et son bonheur à elle passait toujours après.
Aurélie nous a quitté trop tôt c'est vrai mais je sais aussi qu'elle est partie heureuse et aimée. Jonathan a été son rayon de soleil et je sais que vous auriez eu un mariage heureux dit elle en regardant Jonathan. Aujourd'hui, si elle nous regarde, il faut lui montrer que nous allons continuer à vivre malgré sa disparition. Pour elle, il faut être fort, pour elle il faut sourire et continuer de vivre. C'est ainsi qu'elle veut nous voir; heureux et souriants. Alors pour toi Aurélie, je vais sourire. Merci pour tout et tu restes dans nos coeur ma chérie.
Marc pris Raphaëlle dans ses bras et Jonathan s'exprima à son tour.
-Merci à tous et merci Raphaëlle, j'aurai aimé te rencontrer dans d'autres circonstances mais ton discours a été magnifique, Aurélie aurait apprécié, j'en suis sur.
Raphaëlle le remercia du regard.
-Merci à tous d'être ici pour rendre un dernier hommage à Aurélie. Elle est partie trop vite et laissera un grand vide derrière elle. Il faut surmonter cette douleur et cela nous ne pourrons le faire qu'ensemble. Pour elle, nous devons garder le sourire et continuer notre chemin. Elle nous accompagnera où qu'elle soit.
Tenant l'urne d'une main, il l'ouvrit doucement.
 Jonathan déversa le contenu de l'urne et le vent  fit tourbillonner les cendres au dessus d'eux comme si Aurélie faisait un dernier tour d'honneur et à sa façon faisait ses adieux. Les cendres se dispersèrent rapidement et rejoignirent les nuages.
-Va ma belle, vogues à ton gré , nous ne t'oublierons jamais.
Jonathan ne put retenir plus longtemps sa tristesse et il tomba à genoux sur le sol criant son désespoir.
Laissons le , dis le père de Jonathan en arrêtant son meilleur ami Mickaël qui allait le relever :
-je pense qu'il a besoin d'être seul un moment
-vous avez raison répondit ce dernier se sentant impuissant et désemparé face au chagrin de son ami
Jonathan vida toute les larmes de son corps au dessus du vide.
Le soir tombait et chacun avait peu à peu rejoint la maison familiale.
 Mickaël, resté à l'écart tout ce temps s'approcha et pris son ami dans ses bras
-Viens ...je vais te raccompagner
-Merci Mickaël dit Jonathan complètement exténué. Elle va me manquer....
-Elle nous manquera à tous.

 

voici un récap Synthèse des textes

Publié dans Cartfieldesqueries

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